Quelles méthodes utilisent les calculateurs prodiges ? Certaines de ces personnes disent ne pas avoir de méthode. Un journaliste interroge : comment faites-vous?
– Je ne sais pas, je n’y peux rien si Dieu a mis ces choses dans ma tête et pas dans la vôtre, les résultats me viennent, c’est tout… Des calculateurs prodiges ont vu leur faculté diminuée ou même perdue à mesure qu’ils accédaient à la culture et à la communication.
Il faut rappeler qu’avant les calculatrices électroniques, on eut les règles à calcul et les tables de logarithmes. Mais auparavant, les calculs exigeaient des facultés très développées, une connaissance de diverses méthodes, et beaucoup de temps. Certains calculateurs renommés sont des mathématiciens ou des physiciens.
Mais d’autres ont une origine inattendue, comme le célèbre Inaudi qui, jeune, gardait des moutons tandis que ses frères étaient montreurs de marmottes.
Je voudrais citer le cas de Madame Shakuntala Devi aux Indes. Son père était un homme de cirque, trapéziste, funambule, dompteur et même homme-canon.
A 48 ans, elle effectuait mentalement la multiplication de deux nombres de 13 chiffres choisis au hasard par le Département d’Informatique de l’Imperial College de Londres :
7 686 369 774 870 × 2 465 099 745 779
Elle donna le résultat en 28 secondes, mais il faut encore considérer que c’est à peu près le temps qu’il lui a fallu pour dicter la réponse (un nombre de 26 chiffres) à ses interlocuteurs.
Shakuntala explique qu’elle visualise directement le résultat des calculs qu’on lui soumet. Elle attribue cette faculté à une inspiration divine.
En d’autres termes la démarche intellectuelle serait-elle sous le niveau de la conscience, et chez certains, incompatible avec notre pensée? Toutefois on ne peut guère généraliser puisque les portraits de chaque personne diffèrent… On distingue des champions en mémoire, d’autres en connaissance du calendrier, d’autres en calcul…